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14/10/2006

Louis Dupont, un parcours, une oeuvre - Vendredi 10

Une histoire de retrouvailles. Il y a huit ans, au programme de la première journée de projection organisée par Regard Indépendant qui s'appelait alors la Coopérative du Cinéma et du Spectacle se trouvait un court-métrage attachant, Paul ou un curieux compagnon réalisé par un jeune auteur travaillant sur Nice : Louis Dupont. Début 2006, à l'occasion de l'une de nos projections autour de l'utilisation du super8, Louis Dupont renoue le contact et nous réalisons qu'il a bâtit, depuis tout ce temps, une oeuvre conséquente. Et originale. L'utilisation du super8 est au coeur de son travail. Il en aime le grain, les teintes, le rytme et les défis techniques imposés par ce format. De ces contraintes, il fait le moteur de sa création et nous offre une série d'oeuvres ambitieuse et pleinement abouties qui touchent aussi par le sentiment d'intimité et de fragilité donné par cette pelliculle peu ordinaire. Ce travail trouve tout naturellement une place de choix dans notre programmation et vous pourrez découvrir six films remarquables le vendredi 10 novembre à 21h30 dans le cadre des Huitièmes Rencontres cinéma et Vidéo, en présence du réalisateur. Un réalisateur que nous sommes fiers de recevoir au sein des Rencontres. Suit un texte extrait de son dossier de presse et retraçant un parcours riche et atypique.


Mes images sont aussi compliquées que mes idées ou mes divagations intellectuelles et sensibles. Ma technique cinématographique au tournage, au montage et à la projection repose sur de nombreux procédés et dispositifs que j’invente moi même et participe intensément au rendu final. C’est ce mélange d’inspiration, de liberté et de technique professionnelle que j’ambitionne de transmettre dans les ateliers et formations que j’anime, notamment auprès des jeunes, directement ou à travers le nouveau pôle de transmission du savoir du Collectif Jeune Cinéma dont j’assume la responsabilité. (Louis Dupont)

 

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(Photographie : Allah est grand de Louis Dupont)

 

Né à Abbeville dans la Somme, le 21 avril 1969, Louis Dupont crée à 21 ans l’association Eleusis afin de redonner confiance en eux, par l’artistique et le culturel, à des jeunes en difficulté. A Nice, en 1991, sous l’impulsion de la chorégraphe Nathalie Larquet, il entre comme comédien puis assistant à la mise en scène et enfin enseignant d’art dramatique au Théâtre de la Cité, dirigé par Meyer Cohen. A 24 ans, avec la complicité d’une autre chorégraphe, professeur à la faculté de Nice, Anne Marie Auder, il transmet cette expérience en montant un atelier de théâtre pour jeunes de la rue. Un an après, dépassant l’aspect social de la démarche, il propose au groupe de jeunes qui s’est constitué une aventure plus professionnelle. Il écrit C’est l’Enfer, pièce répétée puis jouée en 1997. Cette expérience amplifie le succès de l’atelier : les jeunes modifient leur perception du monde ; artistique, professionnel et social. Ils ont trouvé un point de rencontre percutant.

Une société niçoise de production de films lui permet de réaliser un premier court-métrage Paul ou un curieux compagnon, film étrange à l’atmosphère décalée. Naît ensuite l’objectif de développer un projet de réalisation intégrant dans l’équipe technique des jeunes en difficulté. Jean Pierre Barry, président des Studios de France, séduit par son travail autour de C’est l’Enfer, décide de le soutenir dans ses futures actions. Louis Dupont intitule ce projet Les Fées et le dépose auprès de la Fondation de France afin d’obtenir aide professionnelle et soutien financier. En juin 1999, Louis Dupont obtient le Prix Vallet de la Fondation de France pour son travail de transmission. En avril 2000, pour un scénario de film intitulé La Rouille, il obtient le “ Mathias du scénario ” - Grand Prix du meilleur scénario de court métrage du Festival des Scénaristes de La Ciotat présidé par Robert Guédiguian.

En novembre 2000, l’association Altermédia, dirigée par Caroline Chomienne, lui confie un atelier d’initiation vidéo pour des élèves des Lycées Suger et Paul Eluard en Seine-Saint-Denis. Il y coordonne la réalisation de plusieurs films dont L’Homme Ailé et Quelques mots d’Amour (scénario Christophe Botti).

À la demande de l’artiste Alexandre Périgot et du Crestet Centre d’Art (Vaucluse), il anime, dès le mois de mars 2001, un atelier d’écriture avec des élèves du Lycée de l’Arc à Orange. Ils y abordent et travaillent l’écriture d’un scénario et d’un synopsis de court-métrage. La contrainte est de proposer l’écriture non dialoguée d’une fiction mettant en scène un basculement d’une réalité à une autre. Ceci correspond à leur univers, à leur imaginaire inspiré de références du cinéma (Matrix, eXistenZ, The Truman Show, etc.), du jeu vidéo ou de la bande dessinée. Plusieurs scénarii sont ensuite réalisés sous sa direction. L’un d’eux, viRtualis est diffusé en visioconférence dans cinq pays d’Europe dans le cadre du projet Connect Artist on line. En parallèle, il coordonne la réalisation d’un autre film, Avertissement, pour un spectacle expérimental conçu et réalisé avec 17 jeunes du Théâtre du Sablier d’Orange. Porté par Le Crestet Centre d’Art et la région PACA, ce spectacle, Joystick ou les mondes virtuels, renvoie au principe du tableau vivant et présente le spectacle de l’illusion en montrant l’illusion d’un spectacle : un leurre interactif où la réalité prend forme à partir du virtuel.

En mai 2001, avec dix jeunes de la plate-forme Astrolab de Bobigny, il monte un projet autour du langage et la transmission et réalise avec eux Linguortz. La démarche s’appuie sur les réflexions de différents artistes vidéastes comme Jan Kopp et Alexandre Périgot. Il aborde avec le Théâtre 71 de Malakoff une réflexion sur le thème du corps, auprès d’un public de lycéens en atelier de Pratique Artistique(Lycée Maurice Genevoix). Il y coordonne la réalisation de plusieurs films expérimentaux.


Cette approche, vigoureusement soutenue par Marcel Mazé, Président-fondateur et animateur du Collectif Jeune Cinéma,, vise à stimuler la créativité artistique et technique des jeunes, par la réalisation de courtes oeuvres. Ils ont ainsi la possibilité de penser autrement l’écriture de leurs films, pas forcément assujettie aux normes parfois standardisées de la production cinématographique “industrielle”.

Intéressé par cette démarche et les réalisations obtenues, le Collectif Jeune Cinéma lui offre en mars 2002 une soirée « Carte Blanche » autour de son travail avec les jeunes. Dans la salle de nombreux professionnels comme Gilles Taurand, André Téchiné, Danièle Gain, Dominique Frot. À partir de l’année scolaire 2001, Louis Dupont ré-introduit la pellicule dans les options Cinémas et les ateliers de pratique artistique où il intervient.

Les oeuvres produites dans les Ateliers où il est intervenant-réalisateur sont d’une telle qualité que le Collectif Jeune Cinéma offre à nouveau en mai 2004 de présenter les travaux de ses élèves. À travers cette deuxième carte blanche, il initie une séance très particulière intitulée “En avant la toute jeune garde” - Cette première est parrainée par Maurice Lemaître et Rémi Lange. Louis Dupont a obtenu pour cette soirée le Prix de l’Avant-Garde 2004 décerné par l’ACRAP (Association des cinéastes, réalisateurs audiovisuels et photographes), avec La Cinémathèque Créatrice, présidée par Maurice Lemaître.

Parallèlement, il réalise plusieurs films : Les souffrances Opus I, II et III, Memosium, Torse, Les garçons de la plage et Dialogus Corporis, distribués par le Collectif Jeune Cinéma. Les films Memosium et Les garçons de la plage sont sélectionnés dans de nombreux festivals internationaux et dans des rétrospectives sur le cinéma français d’avant-garde.

Depuis 2004, Louis Dupont est responsable du Pôle transmission et sensibilisation du Collectif Jeune Cinéma (première coopérative de Cinéma différent et d’Avant-garde en France). Son travail de transmission l’entraîne aussi en mission à l’étranger, en partenariat avec le département d’Éducation à l’Image du CNC.