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06/11/2006

Editorial

Cette Huitième édition des Rencontres Cinéma et Vidéo à Nice s’est construite curieusement. Les soirées organisées au Volume tout au long de l’année nous ont entraîné sur la piste de l’utilisation du Super8, un format cher au cœur de notre association depuis l’expérience de la série La femme à laquelle je pense. Ces soirées de diffusion des films en « tourné-monté » de l’association anglaise Straight8 nous ont permis de renouer le lien avec Louis Dupont, jeune cinéaste qui a construit une œuvre splendide qui revendique au premier chef l’utilisation de ce format.

    Puis, cette recherche d’œuvres libres et légères nous ont amené dans les univers de ceux que nous appelons les « iconoclastes du web ». Leur point commun ? La richesse de leur création, tant qualitative que quantitative. Leur utilisation habile des nouveaux media de diffusion, Internet en tête, qui leur donne une visibilité inimaginable pour la plupart des productions plus classiques. Leur absence complète de complexe vis à vis des images. Ils font feu de tout bois.

    Quand Henri-François Imbert pose la question : « Pourquoi ne pas utiliser une caméra super-8 ? » et y répond magistralement dans son film Sur la plage de Belfast, il résume le fil rouge de cette édition (et c’est la raison de sa présence emblématique dans le programme). Qu’importe le format pourvu qu’on ait l’ivresse du cinéma.

    Et voici Charlie Mars qui utilise des caméras de surveillance, de la stop motion dans sa salle de bains et les trucages les plus touchants. Voici Mozinor et Kansas qui recyclent les images de blockbusters et de feuilletons mythiques pour les détourner et recréer leurs univers propres. Voici Gael Toto-Brocchi qui mixe des images exhumées du domaine public. Voici les nouvelles modes des bandes annonces remontées. Voici les Documents interdits de Teddy Filippe proposées par nos partenaires d’Héliotrope. Voici les pieds-nickelés de Dent pour Dent de Angelo Cianci qui montent une affaire Super8 au poing. Autant de travail sur les images, de jeu avec les images qui sont aussi réflexion sur ces images, sur leur pouvoir et sur leur sens. Un sens que l’on peu retourner comme un gant ou une chaussette, rafraîchir comme un pastis en été. « Déjouer la narration » comme l’écrit Laurent Trémeau. Déjouer, c’est aussi jouer.

    Comme chaque année, notre manifestation se veut une fenêtre de diffusion ouverte sur la création régionale en matière de cinéma et de vidéo. Mais cette année plus que les autres, elle se veut un espace de réflexion sur les moyens de mettre en œuvre cette production en utilisant des chemins détournés. Cette huitième édition décline de nombreuses façons de faire. « Pourquoi ne pas inventer une façon de travailler ? C'est ce qui m'intéresse… » revendique Henri-François Imbert dont le cinéma part toujours d’éléments intimes et familiaux.

    C’est à ce titre et pour confronter les expériences que nous sommes fiers de recevoir nos amis normands de l’Atelier du Film Court de Caen qui nous présenteront deux programmes de courts métrages indépendants qu’ils soutiennent et diffusent. Seront également présents nos amis marseillais de la Réplique avec deux belles réussites issues de leur dispositif d’atelier court qui a accouché cette année d’un véritable long : Tout tremble de Bernard Boespflug.

    « Action ! », donc, comme il est coutume de dire après « moteur ».

Vincent JOURDAN, président
Regard Indépendant

Pour Armande...

04:30 Publié dans Manifestation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rencontres

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