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16/10/2006

Charlie Mars, vidéomaker from outer space - Mardi 7

Le travail vidéo de Charlie Mars est marqué par l'absence totale d'une quelconque formation audiovisuelle : à la surenchère de technique, il préfère les moyens réduits, des photos numériques et du matériel analogique (VHS, hi8, camera de vidéosurveillance). L'autodidacte passionné est un stakhanoviste de l'image : il crée sans relâche des 'one minute films' insolites, naïfs et speedés, qui portent tous la marque de son style : entre subversion et Chapi-Chapo. Grâce Grosseau.

 

 

Venant de Nantes, Charlie Mars n’a pourtant rien de Jacques Demy si ce n’est la capacité de créer un univers merveilleux à partir du quotidien. Et c’est déjà beaucoup. Le monde de Charlie Mars, le visage toujours recouvert de sa cagoule multicolore (vous souvenez-vous de Jean-Jacques Rousseau ?), est un monde de singes géants s’invitant à déjeuner, de steaks à l’œil, de superproductions hollywoodiennes réalisées dans une salle de bain, un monde de jeux, d’animations, de jouets vivants et d’hommes jouets. Un monde qui ramène à l’enfance mais qui possède aussi son humour corrosif, son esprit gentiment libertaire et son ironie bien balancée.

 

Charlie Mars aime les trucages, ceux de Mélies, Georges Pal ou Ray Harryhausen plutôt que ceux des nouveaux gourous du numérique. Il débute par de petits films utilisant la technique de l’animation image par image. Il ouvre un site Internet www.charlie-mars.com et s’appuie sur les nouveaux réseaux de diffusion vidéo sur Internet, en particulier Dailymotion qui sera co-producteur de son premier DVD sortit cette année. Charlie Mars enchaîne de nombreux films, une quarantaine en trois ans, réalisant, produisant, diffusant et mixant en direct ses images lors des nombreuses soirées auxquelles il participe. Il est à Vidéoformes, au festival Scopitone  de Nantes, Premiers Plans d’Angers et sur Canal+ comme les Joe la Mouk.

 

Comme vous l'avez peut-être remarqué, notre époque est un véritable geyser producteur d'images dont nous avalons goulûment les moindres gouttes jusqu'à écoeurement total. Dans ce maelström infernal, se trouvent des esprits bien malins qui, s'étant appropriés les moyens de la création vidéo, ouvrent des brèches où l'originalité, le foutraque et la découverte sont les bienvenus. Charlie Mars est de ceux là.[...] Garance Hamon / Technikart.com Septembre 2005. lire la suite

 

 

En novembre, le mardi 7 novembre à partir de 19h30, nous serons heureux de présenter un programme permettant aux spectateurs niçois de découvrir cet artiste enthousiasmant et, puisque nous sommes en présence d’un bel exemple d’utilisation d’Internet, voici l’un des films de Charlie Mars :

Le blog de Charlie Mars

Le site de Charlie Mars

Le DVD de Charlie Mars

14/10/2006

Louis Dupont, un parcours, une oeuvre - Vendredi 10

Une histoire de retrouvailles. Il y a huit ans, au programme de la première journée de projection organisée par Regard Indépendant qui s'appelait alors la Coopérative du Cinéma et du Spectacle se trouvait un court-métrage attachant, Paul ou un curieux compagnon réalisé par un jeune auteur travaillant sur Nice : Louis Dupont. Début 2006, à l'occasion de l'une de nos projections autour de l'utilisation du super8, Louis Dupont renoue le contact et nous réalisons qu'il a bâtit, depuis tout ce temps, une oeuvre conséquente. Et originale. L'utilisation du super8 est au coeur de son travail. Il en aime le grain, les teintes, le rytme et les défis techniques imposés par ce format. De ces contraintes, il fait le moteur de sa création et nous offre une série d'oeuvres ambitieuse et pleinement abouties qui touchent aussi par le sentiment d'intimité et de fragilité donné par cette pelliculle peu ordinaire. Ce travail trouve tout naturellement une place de choix dans notre programmation et vous pourrez découvrir six films remarquables le vendredi 10 novembre à 21h30 dans le cadre des Huitièmes Rencontres cinéma et Vidéo, en présence du réalisateur. Un réalisateur que nous sommes fiers de recevoir au sein des Rencontres. Suit un texte extrait de son dossier de presse et retraçant un parcours riche et atypique.


Mes images sont aussi compliquées que mes idées ou mes divagations intellectuelles et sensibles. Ma technique cinématographique au tournage, au montage et à la projection repose sur de nombreux procédés et dispositifs que j’invente moi même et participe intensément au rendu final. C’est ce mélange d’inspiration, de liberté et de technique professionnelle que j’ambitionne de transmettre dans les ateliers et formations que j’anime, notamment auprès des jeunes, directement ou à travers le nouveau pôle de transmission du savoir du Collectif Jeune Cinéma dont j’assume la responsabilité. (Louis Dupont)

 

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(Photographie : Allah est grand de Louis Dupont)

 

Né à Abbeville dans la Somme, le 21 avril 1969, Louis Dupont crée à 21 ans l’association Eleusis afin de redonner confiance en eux, par l’artistique et le culturel, à des jeunes en difficulté. A Nice, en 1991, sous l’impulsion de la chorégraphe Nathalie Larquet, il entre comme comédien puis assistant à la mise en scène et enfin enseignant d’art dramatique au Théâtre de la Cité, dirigé par Meyer Cohen. A 24 ans, avec la complicité d’une autre chorégraphe, professeur à la faculté de Nice, Anne Marie Auder, il transmet cette expérience en montant un atelier de théâtre pour jeunes de la rue. Un an après, dépassant l’aspect social de la démarche, il propose au groupe de jeunes qui s’est constitué une aventure plus professionnelle. Il écrit C’est l’Enfer, pièce répétée puis jouée en 1997. Cette expérience amplifie le succès de l’atelier : les jeunes modifient leur perception du monde ; artistique, professionnel et social. Ils ont trouvé un point de rencontre percutant.

Une société niçoise de production de films lui permet de réaliser un premier court-métrage Paul ou un curieux compagnon, film étrange à l’atmosphère décalée. Naît ensuite l’objectif de développer un projet de réalisation intégrant dans l’équipe technique des jeunes en difficulté. Jean Pierre Barry, président des Studios de France, séduit par son travail autour de C’est l’Enfer, décide de le soutenir dans ses futures actions. Louis Dupont intitule ce projet Les Fées et le dépose auprès de la Fondation de France afin d’obtenir aide professionnelle et soutien financier. En juin 1999, Louis Dupont obtient le Prix Vallet de la Fondation de France pour son travail de transmission. En avril 2000, pour un scénario de film intitulé La Rouille, il obtient le “ Mathias du scénario ” - Grand Prix du meilleur scénario de court métrage du Festival des Scénaristes de La Ciotat présidé par Robert Guédiguian.

En novembre 2000, l’association Altermédia, dirigée par Caroline Chomienne, lui confie un atelier d’initiation vidéo pour des élèves des Lycées Suger et Paul Eluard en Seine-Saint-Denis. Il y coordonne la réalisation de plusieurs films dont L’Homme Ailé et Quelques mots d’Amour (scénario Christophe Botti).

À la demande de l’artiste Alexandre Périgot et du Crestet Centre d’Art (Vaucluse), il anime, dès le mois de mars 2001, un atelier d’écriture avec des élèves du Lycée de l’Arc à Orange. Ils y abordent et travaillent l’écriture d’un scénario et d’un synopsis de court-métrage. La contrainte est de proposer l’écriture non dialoguée d’une fiction mettant en scène un basculement d’une réalité à une autre. Ceci correspond à leur univers, à leur imaginaire inspiré de références du cinéma (Matrix, eXistenZ, The Truman Show, etc.), du jeu vidéo ou de la bande dessinée. Plusieurs scénarii sont ensuite réalisés sous sa direction. L’un d’eux, viRtualis est diffusé en visioconférence dans cinq pays d’Europe dans le cadre du projet Connect Artist on line. En parallèle, il coordonne la réalisation d’un autre film, Avertissement, pour un spectacle expérimental conçu et réalisé avec 17 jeunes du Théâtre du Sablier d’Orange. Porté par Le Crestet Centre d’Art et la région PACA, ce spectacle, Joystick ou les mondes virtuels, renvoie au principe du tableau vivant et présente le spectacle de l’illusion en montrant l’illusion d’un spectacle : un leurre interactif où la réalité prend forme à partir du virtuel.

En mai 2001, avec dix jeunes de la plate-forme Astrolab de Bobigny, il monte un projet autour du langage et la transmission et réalise avec eux Linguortz. La démarche s’appuie sur les réflexions de différents artistes vidéastes comme Jan Kopp et Alexandre Périgot. Il aborde avec le Théâtre 71 de Malakoff une réflexion sur le thème du corps, auprès d’un public de lycéens en atelier de Pratique Artistique(Lycée Maurice Genevoix). Il y coordonne la réalisation de plusieurs films expérimentaux.


Cette approche, vigoureusement soutenue par Marcel Mazé, Président-fondateur et animateur du Collectif Jeune Cinéma,, vise à stimuler la créativité artistique et technique des jeunes, par la réalisation de courtes oeuvres. Ils ont ainsi la possibilité de penser autrement l’écriture de leurs films, pas forcément assujettie aux normes parfois standardisées de la production cinématographique “industrielle”.

Intéressé par cette démarche et les réalisations obtenues, le Collectif Jeune Cinéma lui offre en mars 2002 une soirée « Carte Blanche » autour de son travail avec les jeunes. Dans la salle de nombreux professionnels comme Gilles Taurand, André Téchiné, Danièle Gain, Dominique Frot. À partir de l’année scolaire 2001, Louis Dupont ré-introduit la pellicule dans les options Cinémas et les ateliers de pratique artistique où il intervient.

Les oeuvres produites dans les Ateliers où il est intervenant-réalisateur sont d’une telle qualité que le Collectif Jeune Cinéma offre à nouveau en mai 2004 de présenter les travaux de ses élèves. À travers cette deuxième carte blanche, il initie une séance très particulière intitulée “En avant la toute jeune garde” - Cette première est parrainée par Maurice Lemaître et Rémi Lange. Louis Dupont a obtenu pour cette soirée le Prix de l’Avant-Garde 2004 décerné par l’ACRAP (Association des cinéastes, réalisateurs audiovisuels et photographes), avec La Cinémathèque Créatrice, présidée par Maurice Lemaître.

Parallèlement, il réalise plusieurs films : Les souffrances Opus I, II et III, Memosium, Torse, Les garçons de la plage et Dialogus Corporis, distribués par le Collectif Jeune Cinéma. Les films Memosium et Les garçons de la plage sont sélectionnés dans de nombreux festivals internationaux et dans des rétrospectives sur le cinéma français d’avant-garde.

Depuis 2004, Louis Dupont est responsable du Pôle transmission et sensibilisation du Collectif Jeune Cinéma (première coopérative de Cinéma différent et d’Avant-garde en France). Son travail de transmission l’entraîne aussi en mission à l’étranger, en partenariat avec le département d’Éducation à l’Image du CNC.

01/10/2006

Les grandes lignes du programme

Il est plus que temps de vous donner un premier aperçu de la programmation des Huitièmes Rencontres Cinéma et Vidéo à Nice. Ceux qui étaient au Volume le 21 septembre et à Trimages le 28 du même mois en ont eu la primeur.

 Le processus de programmation de notre manifestation est un petit peu curieux. Comme la manifestation n'est pas compétitive, elle n'obéit pas à une logique de sélection rigoureuse. Nous entretenons notre vocation à être une fenêtre de diffusion du cinéma régional et émergeant en restant à l'affût des différents projets qui se montent tout au long de l'année, des nouveaux auteurs qui se lancent comme de ceux qui persévèrent. Cela nous conduit parfois à nous décider jusqu'au dernier moment pour tel ou tel film. Ainsi le film de clôture de l'an dernier, le très beau My beautifut Pigeot d'Éric Bergel, s'est intégré moins d'un mois avant le début de la manifestation. A l'inverse certains films sont sélectionnés très en amont quand nous les repérons dans d'autres festivals. De même la thématique d'ensemble se dessine plus ou moins tard, selon les nécessités ou les opportunités du moment.

Cette année, c'est début septembre que s'est imposée, presque naturellement la grande ligne directrice de ces Huitièmes Rencontres : le travail sur l'image.

D'une part, les auteurs qui travaillent les images des autres avec des films basés sur le détournement, le recyclage, la parodie ou l'exploration. Ainsi seront présenté les films de Mozinor et de Kansas of Elsass, deux «détourneurs » fameux sur internet, le premier pratiquant du détournement pur dans la lignée de Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette, le second (qui à d'autres cordes à son arc) donnant une dimension linguistique à son travail en créant son décalage par l'emploi systématique de la langue alsacienne. Parodie pure dans la lignée des Inconnus et des Nuls de la grande époque pour le trio de Joe la Mouk qui revisite les codes de la vidéo d'art, du feuilleton et du clip. Cerise sur le gâteau si j'ose ainsi m'exprimer, nous vous proposerons de découvrir l'univers tout à fait particulier de Charlie Mars. Recyclage avec la carte blanche proposée par nos amis d'Héliotrope qui nous feront découvrir les fameux Documents interdits de Jean-Teddy Filippe. Recyclage également avec une exploration du phénomène des bandes annonces remontées. Exploration, enfin avec le premier et fameux film de Henri-François Imbert : Sur la plage de Belfast où le cinéaste construit son film à partir d'une bobine de super8 trouvée dans une caméra offerte. Ce film nous est apparu la synthèse parfaite entre cette idée du travail sur l'image, à partir de l'image, et l'envie que nous avions au départ de mettre en avant l'utilisation du super8.

Second axe donc et d'autre part, le travail sur l'image en tant que support. Le travail sur le super8 suppose l'envie d'un grain particulier, d'une lumière particulière, de contraintes stimulantes mais rigoureuses, d'un rapport physique, artisanal, sensuel avec sa propre création. Le désir de cette pellicule fragile, nous l'avons satisfait à travers la série La femme à laquelle je pense, notre soutien au projet Rimb de Loïc Deltour ou encore par nos programmations des films en tourné monté des anglais de Straight Eight. Au programme des Rencontres, vous retrouverez donc les films 2006 de nos partenaires anglais et une programmation autour du travail de Louis Dupont dont nous avions diffusé le premier essai il y a huit ans et qui, depuis, a bâtit une oeuvre riche et passionnante marquée par l'utilisation remarquable de ce format qui, bien loin de le limiter, a stimulé sa créativité.

La dimension purement régionale restera de rigueur même si l'on aura constaté que cette programmation particulière s'est en partie construite hors région. Les films de l'ESRA Côte d'Azur seront présents ainsi que les dernières oeuvres de Jean Baptiste Blanchy, Zhong Qiu, Wladyslaw Znorko, Cédric Romain, Xavier Ladjointe... souvent repérées grâce à nos soirées au Volume. Pour parachever l'ensemble, nous aurons le plaisir renouvelé d'accueillir Tilo Lagalla qui nous proposera quelques-unes de ses vidéos qui nous font tant rire.

Enfin, après la parenthèse de l'an dernier, nous pouvons de nouveau inviter une structure régionale dont nous apprécions le travail qui nous semble proche du notre. Ce sera cette année l'Atelier du Film Court de Caen, partie prenante du festival 5 jours tout court qui vient de fêter ses 10 ans, mais aussi soutien actif de la production régionale qui nous proposera deux programmations autour de la création indépendante normande. Qu'on se le dise, nous envisageons (sérieusement) de faire venir un peu de calva !

J'espère, à ce stade, n'avoir oublié personne. Nous allons essayer de développer au fil des jours de petits articles autour de ces différentes programmations. Nous vous donnerons les liens internet et puis, puisque ça marche bien désormais, vous aurez quelques extraits vidéo pour vous faire une idée. N'oubliez pourtant pas que votre plaisir sera décuplé lors de la découverte de ces films dans le merveilleux cadre de la salle du théâtre Trimages.